Avec ses airs de Pietà, d’amante de tragédie ou de pleureuse antique, Cristina Branco est la pure incarnation du fado. Cheveux tirés, visage tendu, frêle silhouette sous sa longue robe de deuil. Belle, digne, sobre dans l’affliction. Pas un geste de trop, pas plus de pathos qu’il n’en faut.
La voix du fado, c’est encore elle : comme un cri creusé au vif de la douleur, un chant d’amour et de
détresse surgi du plus profond de l’être.
Une voix qui désespère et espère, sans jamais se briser ou se noyer dans la tristesse. Entre réminiscence et hommage, il y a dans cette voix beaucoup de la
grande Amália Rodrigues à qui elle rend hommage dans ce récital.
“Comme pour une berceuse, j’ai commencé à apprendre Amália, l’histoire racontée à la première personne, murmurée ou criée. Dans un vertige. C’est ainsi que se sont passées toutes mes rencontres, même manquées, avec cette voix, comme si en chantant, elle frappait l’autre côté de la montagne et ne me renvoyait que l’écho de chaque fable qu’elle racontait.
C’est ainsi que j’ai trouvé mon chemin, un chemin que j’en suis venue à définir comme la vie même, le chant fait vie. Je la connais mieux aujourd’hui qu’hier, pour en avoir disséqué l’âme jusqu’aux limites, pour avoir tutoyé sa voix, pour l’avoir exposée, partagée avec d’autres, et cela aussi c’était Elle”
Cristina Branco

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